Adapté du Best-seller éponyme de Yasmina Khadra, le nouveau film d'Aléxande Arcady projeté en avant première à Alger, hérite déjà des critiques faites à l’ouvrage ... et ce questionnement qui revient toujours : "peut-t-on idéaliser la période coloniale dans une oeuvre artistique ?"
Accusé d'appartenir à la littérature révisioniste, le best seller de Yasmina Khadra divise les lecteurs algériens. Qu'en est-t-il de cette adaptation cinématographique piloté par le réalisateur français Alexandre Arcady ?, ce même réalisateur qui affirme que " cette terre algérienne a fait de moi l'homme et le cinéaste que je suis " dans un article paru chez El Watan.
Cette histoire d'amour sur fond de colonisation et de guerre retranscrite sur grand écran, se veut avant tout salvatrice des valeurs humaines contextualisées dans une période de conflit, Arcady affirme vouloir faire un travail tant galvaudé de réconciliation entre les deux peuples, un travail que d'autres verront comme une tentative de blanchimement du passé coloniale français.
La critique algérienne relate tout aussi bien ce contraste, Mouloud Mimoune dans son article paru sur El Watan, nous offre une bonne raison d'apprécier ce long métrage : "Avec Ce que le jour doit à la nuit, le film, comme le roman, marque un moment-clé de cette histoire. Celui au cours duquel l’humain et la sagesse triomphent des partis pris, des simplifications, des rancunes et des fausses gloires".
Chawki Amari dans un article paru sur le même journal ne partage pas cet engouement, avec un style ironique, l'auteur réduit le film en : "une belle histoire d’amour entre un Algérien francisé et une Française non algérianisée et brassant une période comprise entre les années 30 et aujourd’hui".
Qu'en est-t-il du cinéphile Algérien lambda ? qui bien évidemment n'etait pas convié à l'avant première, comment cette production française basée sur une littérature algérienne vas être accueillie par un public algérien qui aura certains aprioris par rapport au sujet ... vision revancharde ? nationalisme ciné-partisan ? ou plutôt découverte d'une oeuvre réconciliatrice ?
Nous aurons la réponse au lendemain de la sortie officielle dans les salles algériennes prévue pour Octobre 2012.